Isolée sur la côte de la mer du Japon, dans la préfecture de Yamagata, Sakata n’est pas la ville favorite des touristes qui s’aventurent dans le Tohoku. Si elle n’est pas un des 100 paysages de l’ère Heisei, elle possède plusieurs attractions qui font définitivement son charme et valent le détour ! Et puis, tous les ans au mois de mai (nous avons eu la chance d’y arriver ce weekend-là presque par hasard !), les shishi, lions symboles de la ville, s’animent à l’occasion du Sakata Matsuri.
Au mois de mai, nous étions dans le Tohoku pour dix jours, à la découverte des différents paysages de la région qui font partie de notre liste (notamment le mont Zao, Hiraizumi ou Kakunodate). Au milieu du voyage, nous avions prévu de faire une pause sans visite – mais c’était juste avant que nous découvrions que le périple nous faisait passer près de Sakata le weekend même de son festival annuel…
Sakata est une ville attachante isolée par la mer du Japon et par les grandes plaines du nord-ouest de Yamagata, et dominée au nord par la silhouette du mont Chōkai.
Longtemps un port prospère, c’est désormais une ville de province, loin des itinéraires touristiques classiques. Pourtant, son isolement, comme c’est le cas d’autres villes japonaises (comme Kanazawa) lui a permis de développer une culture et un artisanat raffinés. Sakata est par exemple la seule ville du Tohoku qui possède une école de maiko (Somaro teahouse, entrée 700 yen, possibilité d’assister à des démonstrations).
L’autre vue célèbre de la ville est la succession d’entrepôts Sankyo, datant de 1893 et qui servaient au stockage du riz. Côté sud, une quarantaine de zelkovas centenaires leur font de l’ombre depuis autant d’années.
Le Akita Kanto matsuri s’invite au Sakata matsuri
Et tous les ans, la ville calme s’anime pour un weekend de festivités à l’occasion du Sakata matsuri, qui remonte aux premières années de la période Edo. Pendant deux jours, des camions chargés d’orchestres de taiko sillonnent la ville, pendant que plus de 300 stands de nourriture et de jeux sont installés le long d’un axe unique.
Le vendredi soir, les voisins d’Akita viennent faire une démonstration de pole lantern : un festival pendant lequel des hommes portent des mâts chargés de lanternes, sur leur tête, leur menton ou leurs bras (à voir normalement tous les ans début août à l’occasion du Akita Kanto Matsuri, à Akita). Une parade de chars éclairés, comme des lanternes géantes, termine la soirée.
Défilé de shishi géants au Sakata matsuri
Mais le cœur historique du Sakata Matsuri a bien lieu le samedi, quand les shishi, les lions symboles de Sakata, prennent vie dans les rues de la ville. Ils s’arrêtent régulièrement pendant le défilé, pour laisser le temps aux parents d’apporter leurs enfants aux lions, qui sont alors faussement mâchés. Un rituel censé apporter bonheur et réussite à la progéniture. La parade est accompagnée des nombreux chars des différents quartiers et écoles de Sakata.
Comment s’y rendre ?
Sakata reste isolée, et n’est pas desservie par les lignes de Shinkansen qui relient Tokyo à Hakodate et Akita, via Sendai. L’itinéraire le plus rapide pour la rejoindre nécessite cinq heures, en prenant le Joetsu Shinkansen jusqu’à Niigata, puis la JR Inaho line (15000 yen environ, compris dans le JR pass). Une alternative serait de prendre le Tohoku Shinkansen jusqu’a Sendaï puis un bus.
Le Sakata matsuri avait lieu le weekend du 20/21 mai en 2017, et a toujours lieu au mois de mai aux alentours de ces dates.