Kanazawa

Dans les guides, le Japon est souvent résumé comme un pays entre traditions et modernité, où les deux pans de la sociétés cohabitent et s’associent, avec plus de force que partout ailleurs. Ce qui est une manière pas forcément très originale de décrire l’archipel, mais qui est loin d’être fausse ! Kanazawa suffit à s’en convaincre. En plus de ses quartiers préservés, de samouraïs et de geishas, qui permettent de s’imaginer voyager à l’époque Edo, la ville est celle d’une architecture créative et rafraîchissante. Le tout à échelle humaine.

Surtout, pour Nippon100, Kanazawa est en elle-même l’un des 100 paysages de l’ère Heisei, donc une étape de plus vers la réussite de notre challenge ! Une étape incontournable, pourtant longtemps ignorée des voyageurs dans l’archipel. Ceux-ci ont commencé à l’explorer en 2015, avec l’ouverture de la ligne de Shinkansen Hokuriku. Kanazawa n’est plus qu’à 2h30 de Tokyo et accessible en JR Pass.

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Malgré ça, depuis les rives de la mer du Japon, Tokyo et Kyoto paraissent lointaines. Car depuis plusieurs siècles, Kanazawa se développe à son rythme, avec une relative indifférence pour les grandes capitales dont les Alpes Japonaises l’isolent. Au commencement de l’ère Edo, c’est bien simple, le clan Maeda a choisi la voie d’une certaine neutralité vis-à-vis des luttes pour le pouvoir, préférant développer la culture et les arts créatifs que ceux de la guerre.

La puissante famille à l’abri des montagnes a été pendant toute l’ère Edo la deuxième plus puissante du Japon. Seuls les Tokugawa, la lignée des shoguns de 1603 à 1867, les dépassaient en termes de territoires et de production de riz.

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Comme Kyoto, Kanazawa est une ville aux nombreux artisanats traditionnels.

Puis Kanazawa, toujours grâce à son isolement au cœur de Honshu et ne constituant pas une menace, est la deuxième grande ville japonaise à avoir échappée aux raids américains de la Seconde Guerre mondiale.

Kanazawa préservée, geishas et samouraïs

Kanazawa est une ville aux multiples facettes, où se découvrent tant d’aspects du Japon ! Trois quartiers de geishas sont à explorer – le plus fameux étant celui d’Higashi Chaya, à l’Est de la ville. Les chaya – les “maisons de thés” où les geishas se produisaient – sont toujours là, dont beaucoup avec leur coûteuse peinture rouge, même si nombre ont été reconverties en boutique d’artisanats, en café ou en minshukus. Cinq sont toujours actives.

Au moment de leur construction, elles étaient parmi les seuls bâtiments de Kanazawa à être authorisés à posséder un étage.

Le quartier se divise en trois rues, la plus grande étant la principale, encadrée d’une moyenne et d’une plus petite. Toutes accueillaient des maisons de thés où se produisaient les geishas mais le standing était différent. Le regroupement des chaya en quartiers date des années 1820, afin de mieux surveiller qui les fréquentaient. Les samouraïs en étaient officiellement interdits.

Dans la rue principale, la ochaya Shima est la seule maison de thé qui soit enregistrée comme “Bien culturel important de l’État”. Reconvertie en musée, elle se visite pour 500 yens (tous les jours de 9h à 18h). À quelques mètres, la boutique Hakuza permet de découvrir l’un des nombreux artisanats traditionnels de Kanazawa, celui de la feuille d’or (tous les jours de 9h30 à 18h).

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La rue principale du district Higashi Chaya, à l’origine réservé aux plus riches et cultivés.
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Kanazawa a quasiment le monopole de la feuille d’or au Japon (ici un entrepôt entièrement recouvert !)
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Les deux autres quartiers de Geishas, tout autant préservés, sont celui de Kazuemachi, plus récent et immédiatement de l’autre côté de la rivière Asano, et celui de Nishi Chayagai, à l’Ouest et un peu moins couru des touristes.

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Un autre quartier préservé de Kanazawa est celui de Nagamachi, longtemps au pied du château de Kanazawa (qui a lui-même brûlé au XIXe mais est en voie de reconstruction). L’apparence de l’ancien quartier des samouraïs n’a guère changé depuis 400 ans. Les portes et les allées du quartier féodal, dont la proximité avec le château et la hauteur de l’enceinte d’une maison témoigne de l’importance des propriétaires, n’ont pas changé. Une résidence restaurée, Nomura-ke, est à visiter au cœur de Nagamachi (à partir de 8h30, tous les jours sauf les 26/27 décembre, 550 yens).

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Le jardin de la résidence Nomura-ke est d’époque.
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Pour échapper un peu aux touristes, très présents dans ces deux quartiers depuis deux ans, ne pas hésiter à se rapprocher de la mer du Japon vers Onomachi, le quartier portuaire des entrepôts, où un autre aspect du Japon traditionnel se dévoile. Celui de la navigation commerciale et du Koji, le champignon microspique à la base du miso et de la sauce soja. À découvrir au sein de l’entreprise centenaire Yamato, dont le miso et la sauce soja naturels s’exportent en France (et ne pas rater la glace à la sauce soja).

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Cent ans de production de miso et de sauce soja chez Yamato.
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Kaisen-don avec des sashimis ultra-frais au marché.
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Au marché d’Omicho.
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Mais les quartiers anciens où l’on peut s’immerger à l’époque Edo, sont loin d’être le seul attrait de Kanazawa.  Il faut rajouter le grand marché Omicho, au même emplacement et réputé depuis 300 ans. Idéal pour une pause déjeuner à mi-chemin entre Higashi Chaya et Nagamachi. Et où l’on confirme que Kanazawa, logiquement située aux bords de la Mer du Japon est une ville de poissons.

Les jardins de Kanazawa

Au cœur de la ville se trouve enfin le vaste parc du château, aux côtés de la star de Kanazawa, l’incontournable Kenroku-en (310 yens, tous les jours de 7h/8h à 17h/18h) réputé pour être l’un des trois plus beaux jardins du Japon. Son histoire suit l’évolution du clan Maeda sur deux siècles. Littéralement Kenroku-en est le “jardin des six qualités”, qui s’opposent en fait deux à deux pour former des paires réputées incompatibles avant la construction du parc. Espace et intimité, artifice et authenticité, puis panorama et plans d’eau.

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La silhouette unique de cette lanterne est une vue très célèbre de Kanazawa.
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De l’autre côté du parc du château, un autre jardin se découvre, plus modeste et à l’histoire plus ancienne que son illustre voisin (mais détruit aux XIXe et reconstruit par la suite, rouvert en 2015), le Gyokusen’inmaru (tous les jours de 9h à 5h).

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Le Gyokusen’inmaru, moins célèbre que le Kenroku’en.

Immédiatement aux côtés des jardins, de nombreux musées sont à découvrir, de concert avec leur architecture. Dont le musée de l’art du XXIe siècle (expositions de 10h à 18h, fermé le lundi, environ 1000 yens pour les expos, sinon accès gratuit), un bâtiment circulaire et labyrinthique, par le cabinet d’architectes Sanaa (plus connus en France pour le Louvre-Lens).

Le musée dédié au philosophe bouddhiste zen Suzuki Daisetz Teitaro (tous les jours sauf lundi, de 9h à 17h, 300 yens), voulu plus proche d’un lieu de méditation, possède également une architecture contemporaine et innovante, par Taniguchi Yoshio.

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La “Piscine” de Leandro Erlich est au musée d’Art du XXIè siècle.
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Le musée dédié au philosophe bouddhiste zen Suzuki Daisetz Teitaro.
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L’entrée principale de la gare de Kanazawa.
Comment s’y rendre ?

Depuis 2015, Kanazawa est très facile d’accès de Tokyo grâce au Hokuriku Shinkansen (compris dans le JR Pass, sinon compter au moins 14000 yens). De 2h30 à 3h de voyage. Le trajet est moins cher en bus, mais plus long et complexe (environ 6000 yens pour 8h de voyage). La ville constitue une bonne base pour s’aventurer ensuite sur la préfecture de Gifu, notamment le village de Shirakawa-go, fameux pour ses toits de chaume et inscrit au patrimoine mondial de l’humanité (environ 1h45 et 2000 yens, uniquement en bus).

Circuler à Kanazawa peut se faire à pied, mais le Kanazawa Loop Bus permet de réduire les temps de trajet (arrêts proches de tous les points d’intérêts, pass journée à 500 yens ou 200 yens par trajet).

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