Kamikochi

Aux racines de la randonnée japonaise ! Car si la marche se pratique évidemment depuis toujours dans l’archipel, la randonnée récréative en montagne est une mode vieille de 130 ans environ, qui a commencé à Kamikochi sous l’influence d’un missionnaire britannique, Walter Weston. Aujourd’hui, la belle vallée à 1500m d’altitude, parfois surnommée le “Yosemite japonais”, est une destination très courue en hiver et à l’automne, au cœur du Parc National de Chubu-Sangaku. Et elle est l’un des 100 paysages de l’ère Heisei.

La sensation satisfaisante du devoir accompli. Car la visite de Kamikochi, au début du mois d’octobre, correspondait au dernier paysage de la liste concernant les Alpes japonaises. Une région riche en paysages célèbres dans l’archipel, où nous avions déjà vu Matsumoto et son château avec vue sur les sommets, la route alpine et le barrage de Kurobe, les Monts Hida, que nous avions observés à quelques kilomètres à vol d’oiseau, puis à peine plus loin, Takayama et Shirakawa-go.

Bref, Kamikochi était une belle manière de terminer cette boucle commencée au printemps. La vallée, à 1500 mètres d’altitude, est entourée des sommets alpins, dont Nishihotakadake (2909 m), Okuhotakadake (3190 m), Maehotakadake (3090 m) et le volcan actif Yakedake (2455 m). Depuis le Kappabashi, le pont piéton à proximité de la gare de bus, de très nombreux chemins de randonnée s’élancent vers toutes ces montagnes.

Et la vallée est une parenthèse de nature préservée, au sein de laquelle la plupart des visiteurs restent plusieurs nuits, en camping – de nombreux terrains sont disponibles dans le secteur – ou dans l’un des hôtels disponibles. Mais en été, et pendant le pic des couleurs d’automne, Kamikochi peut aussi être bondé, tous les hébergements complets et les chemins plutôt encombrés.

Quand ils ne sont pas effrayés par la foule, il faut se méfier des singes, nombreux dans la vallée. Par contre, très peu d’ours y vivent et il est très rare d’en croiser un.

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Le Kappabashi, tout près de la gare de bus de Kamikochi.
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La vue principale, avec des nuages qui ne veulent pas partir !
Kamikochi Kamikochi

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Le plus simple, pour une découverte à la journée, est de remonter le cours de la rivière Azusa. Ce qui permet d’apprécier les couleurs d’automne et d’observer les nombreux sommets aux alentours, si la météo le permet !

La popularité de Kamikochi a commencé à la fin du XIXe, dans le Japon des débuts de l’ère Meiji, qui s’ouvrait alors au monde extérieur. Comme plusieurs sites naturels du pays, la vallée a d’abord été populaire auprès des premiers étrangers de l’archipel, qui s’étonnaient de retrouver une nature alpine au fin fond de l’Asie.

Dans le cas de Kamikochi, c’est le missionnaire Walter Weston qui a d’abord découvert le site et a milité pour sa préservation – alors que l’industrie du bois était florissante dans le secteur. Le britannique est considéré à raison comme “le père de l’Alpinisme japonais”, et un festival est organisé chaque année en juin en sa mémoire.

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Il n’est pas encore 8h, et déjà beaucoup de randonneurs.

Depuis 1934, la vallée fait partie d’un Parc National japonais, l’immense parc Chubu-Sangaku qui court sur les préfectures de Gifu, Nagano, Toyama et Niigata.

Pour de nombreux japonais, Kamikochi évoque aussi le souvenir d’immenses bouchons quand, avant que la zone soit interdite définitivement aux voitures en 1994, les routes d’accès étaient perpétuellement encombrées pour les vacances scolaires et les week-ends prolongés. La vue célèbre de l’ère Showa était alors la file ininterrompue de voitures au milieu de la belle nature alpine.

Mais cela a changé après 1994. Et l’accès à Kamikochi ne peut désormais se faire qu’en bus ou taxi (voir plus bas “Comment s’y rendre ?”).

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Du côté de la zone humide de Takezawa.

En randonnant à Kamikochi, plusieurs paysages typiques sont à découvrir, notamment la zone humide de Takezawa, qui s’explore comme à Oze sur un sentier surélevé.

Encore plus en amont, il ne faut pas hésiter à débourser 300 yen pour accéder à l’étang Myojin, qui fait partie de l’enceinte du sanctuaire Hotaka – lui-même une vue japonisante inédite dans ce paysage alpin. À l’automne en particulier, le petit étang s’illumine avec le jaune flamboyant des feuillages !

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Au niveau de l’étang Myojin, dans l’enceinte du sanctuaire Hotaka.
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Impressionnantes couleurs d’automne, toujours à l’étang Myojin.

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Comment s’y rendre ?

La plupart des visiteurs se rendent à Kamikochi depuis Matsumoto, à environ 3h de bus de Tokyo ou moins en train (environ 2h45 depuis Shinjuku avec la JR Chuo-Line, 6000 yen). Depuis la ville alpine au château, il faut prendre le train jusqu’à Shin-Shinashima puis le bus pour rallier enfin la gare routière de Kamikochi – des trajets directs en bus étant aussi disponibles à certains horaires.

Le voyage d’environ 1h30 se fait avec un billet groupé, valable pour le trajet direct en bus ou pour le duo train-bus, coûtant 2450 yen aller simple ou 4550 yen AR. Le JR Pass n’est pas valable. Les premiers bus quittent Matsumoto vers 4h30 du matin. Une fois arrivé à Kamikochi, le mieux est de réserver directement une place dans un bus retour – ce qui se fait simplement à la gare routière et peut être demandé plusieurs jours en avance. En saison, il peut sinon être difficile d’avoir une place dans un bus qui descend…

Alternativement, Kamikochi est accessible en bus depuis Takayama dans la préfecture de Gifu, avec un changement à Hirayu Onsen (1570 yen pour le premier bus, 1h de trajet, puis 1160 yen pour le second, 25 minutes).

Le site officiel enfin, en anglais, est une mine d’informations.

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