Mont Fuji - Ecotour

Le paysage le plus emblématique de l’archipel est évidemment l’un des 100 de l’ère Heisei. Le mont Fuji, le sommet conique qui domine le Japon en son centre est un incontournable, que l’on aperçoive sa silhouette depuis le shinkansen, entre Tokyo et Shizuoka, depuis l’avion, ou en découvrant les sites célèbres des préfectures voisines, Yamanashi au nord, Shizuoka au sud et Kanagawa un peu à l’est. Pour apprécier la montagne sacrée, après l’avoir croisée à plusieurs reprises, nous avons fait le choix d’un éco-tour à la campagne, entre les rizières de Fujinomiya.

Pour Nippon100, dans ce projet de visiter les 100 paysages emblématiques du Japon (qui s’achèvera dans cinq paysages !), nous l’avons déjà croisé à de nombreuses reprises, malgré sa réputation de sommet capricieux. Il est vrai qu’il faut parfois s’accrocher, car les nuages le camouflent près de 2 jours sur 3 en moyenne. Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut viser les mois d’hiver et/ou se lever tôt.

De notre côté, nous l’avions aperçu pour la première fois il y a plus de deux ans, en faisant du wwoofing dans la région de Shizuoka, dans une ferme de thé vert et de wasabi. En randonnant dans les montagnes, par un beau matin de novembre, nous avons finalement découvert le sommet célèbre. Un temps clair exceptionnel qui est devenu la bannière puis le logo du site quand nous avons ensuite lancé le projet…

Cette année, deux autres paysages de notre liste l’intégraient déjà plus ou moins. D’abord, la vue de nuit de Kofu, dans la préfecture de Yamanashi, une belle vue nocturne de la petite cité qui étincelle comme les joyaux extraits des montagnes alentours. Derrière Kofu, le bassin est fermé par la silhouette du mont Fuji, au sud. Puis en novembre, pendant trois jours à la météo très capricieuse du côté de Hakone et du lac Ashi, nous avons eu la chance de l’apercevoir pendant une éclaircie.

Kofu
Le mont Fuji au-delà de Kofu.
Hakone - lac Ashi
Et huit mois plus tard au-dessus du lac Ashi, sans la neige, juste avant l’hiver.

Mais le mont Fuji, classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour son importance culturelle, nous l’avons également croisé à d’autres reprises en voyageant, dans un avion pour le sud, par temps très clair, régulièrement dans le shinkansen, depuis les tours de Tokyo, ou simplement en roulant dans la préfecture de Shizuoka après être allé observer les locomotives à vapeur dans les champs de thé.

Mont Fuji - Shinjuku
La silhouette iconique dans la lumière du couchant depuis Shinjuku.
Mont Fuji
Depuis Miho-no-Matsubara, dans la baie de Shimizu.
Mont Fuji
Avec des mikan, dans la préfecture de Shizuoka.

Pour changer un peu et présenter ce paysage si connu autrement, nous nous sommes donc un peu creusés la tête. Puis nous avons entendu parler des éco-tours organisés par En-ya à Fujinomiya, côté Shizuoka. Au moins trois raisons nous ont décidé à essayer ce type de tourisme récent au Japon :

  • Les tours ont lieu à Fujinomiya, une ville historique mais d’un côté beaucoup moins connu que celui des cinq lacs au nord, autour de Kawaguchi-ko ;
  • L’éco-tour se veut un concept de tourisme plus durable, à petite échelle, impliquant les communautés locales dans une région rurale qui se désertifie rapidement ;
  • J’avais (Julien) déjà eu l’occasion de passer dans la ville pour visiter le principal sanctuaire dédié au mont Fuji, le Fujisan Hongu Sengen-taisha (voir plus bas), mais par un temps pluvieux exécrable, et sans aucune visibilité sur la montagne sacrée.

Trois formules sont proposées par En-ya, la demi-journée à la découverte de Fujinomiya, la journée à vélo du côté de Yuno, un hameau entre les rizières, ou la journée de randonnée sur le flanc du mont Fuji. Nous avons opté pour les deux premières, car il était encore bien trop tôt dans la saison pour s’aventurer sur les pentes de la montagne.

Le jour de notre arrivée à Fujinomiya coïncidait avec l’ouverture du tout nouveau Mount Fuji World Heritage Center de la ville, le deuxième au Japon car un autre existait déjà côté préfecture de Yamanashi (nord et sud du mont Fuji étant en concurrence pour attirer les visiteurs). Le centre offre un nouveau point de vue intéressant sur la montagne.

Mount Fuji World Heritage Center
Le nouveau bâtiment de Fujinomiya. Dans le reflet, il faut reconnaître une certaine montagne.
Mount Fuji World Heritage Center
Un nouveau point de vue, depuis la terrasse du dernier étage.
Mont Fuji - Fujinomiya
Du côté de la fête organisée pour l’inauguration.

Mont Fuji - Ecotour

Le petit tour : “Mt. Fuji downtown Fujinomiya culture ecotour”

Après déjeuner, nous avons rallié En-ya, qui possède une petite boutique-galerie, pour faire connaissance avec notre guide, Ayaka dite “Bun-chan”. Présentation du tour à la découverte de Fujinomiya, puis direction la principale artère commerçante du centre-ville pour la première étape, une ancienne boutique de kimono.

Plutôt que de mettre en place un service touristique de location de kimono, En-ya a fait en sorte d’impliquer les commerçants du centre, en organisant des cours d’anglais et en leur assurant un revenu complémentaire. L’étape boutique de kimono permet donc de se changer pour ensuite explorer Fujinomiya en tenue traditionnelle, après avoir été habillés par le propriétaire et sa mère, Bun-chan pouvant jouer les interprètes.

Une fois en kimono, nous nous sommes dirigés vers le Fujisan Hongu Sengen-taisha, pour en apprendre plus sur ce sanctuaire dédié à la montagne sacrée où se purifient traditionnellement les pèlerins qui vont s’attaquer à l’ascension.

Mont Fuji - Ecotour
Habillage entre des mains expertes.
Mont Fuji - Ecotour
Le résultat, une fois rendus au Fujisan Hongu Sengen-taisha.

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Après les explications de Bun-chan et une séance photo, nous sommes retournés à la galerie pour l’initiation au thé vert et au wagashi, la pâtisserie japonaise.

À la fin de l’expérience, après une démonstration de calligraphie par notre sensei en pâtisserie japonaise et la dégustation finale de nos créations, nous avons eu temps libre en ville avec pour seule consigne de ramener les kimonos à la boutique avant 17h.

Mont Fuji - Ecotour
Nos deux fleurs de cerisiers wagashi, plutôt réussies !

Le premier éco-tour s’est révélé très chouette, pour plein de raisons. Malgré plusieurs mois au Japon, c’était la première fois que nous revêtions autre chose qu’un simple yukata, et nous avons pu le faire dans une petite boutique ancienne comme nous en avons vu beaucoup à la campagne, mais sans jamais vraiment oser y entrer. Grâce à Bun-chan, qui parle anglais et japonais, nous avons pu avoir de vraies discussions avec les propriétaires. L’initiation au wagashi était aussi très intéressante, aimant beaucoup tous les deux les pâtisseries japonaises.

Après cette première après-midi, il était temps de s’éclipser pour la nuit avant un dimanche à vélo.

Le grand tour : Mt. Fuji Satoyama village cycling ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Le lendemain matin, Masa de En-ya est passé nous prendre en voiture pour nous amener chez lui, dans le hameau de Yuno, un bout de campagne typiquement japonais avec une vue dégagée sur le mont Fuji. Sa maison est le point de départ des tours de vélo, et nous avons retrouvé Bun-chan autour d’un café matinal (avec toujours une vue à couper le souffle !).

Mont Fuji - Ecotour
La belle vue de chez Masa, à gauche, avec Bun-chan au milieu.

Première bonne surprise de la journée : après avoir souvent louer des vélos usés, un peu partout au Japon, nous avons découvert de superbes VTT flambant neufs.

Le tour de vélo est un équilibre de moments sur les petites routes de campagne et les chemins de terre, dans un paysage satoyama par excellence (le terme désignant la campagne traditionnelle), et de moments découvertes. Après un premier trajet, nous avons rallié un grand temple local, dont la grandeur passée se devine au cœur d’une végétation luxuriante qui a repris ses droits. Quelques couleurs d’automne faisaient de la résistance.

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour
Cache-cache.
Mont Fuji - Ecotour
Cache-cache avec un plus grand niveau de difficulté.

Le soleil s’est ensuite levé, avec des nuages s’accrochant toujours au mont Fuji. Un deuxième trajet à vélo, avant de rallier un restaurant de nouilles soba isolé dans un hameau (et sans vraiment d’indications pour le distinguer des bâtiments alentours !). Bun-chan nous a expliqué qu’il s’agissait de l’un des plus réputés du secteur. Mais malgré notre faim grandissante, il était trop tôt pour se mettre à table…

Avant cela, il a fallu mettre la main à la pâte, et nous avons fabriqué nos propres soba avec la propriétaire, une charmante mamie japonaise passionnée de pickles et ayant toujours vécu au pied du mont Fuji. Une fois encore, Bun-chan était là pour aider à la la compréhension.

Mont Fuji - Ecotour
Après avoir travaillé la pâte, il faut la couper en fines lamelles.

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour
Délicieux déjeuner de soba faites nous-même, avec des tempura parfaites et de très bons pickles.

Après la fabrication des nouilles (une fois encore, une première pour nous !), et la découpe au couteau, nous avons enfin pu les déguster !

La balade à vélo a repris suite au déjeuner, d’abord en direction d’un petit sanctuaire, célèbre pour ses nombreux cerisiers (où il faudra essayer de revenir un jour au printemps), avec vue sur le mont Fuji et l’école de Yuno, celle-là même où a grandi Bun-chan. Le tour s’est poursuivi avec une vue dégagée sur la montagne, sous le soleil, le long de petites allées et de chemins de traverse.

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour
Les chats qui ne se soucient pas du Fuji-san.

Mont Fuji - Ecotour

Puis nous avons atteint la dernière étape de l’après-midi, la brasserie locale de saké. Mais attention, pas n’importe laquelle. La brasserie Fujinishiki produisant, grâce aux eaux pures du mont Fuji, des sakés très réputés et médaillés dans tout le Japon (et au-delà). Cette fois, Bun-chan et Masa étaient là pour jouer les interprètes, d’autant que nous la visitions en pleine période d’activité : l’hiver étant le moment où sont brassés les sakés.

La brasserie Fujinishiki fait pousser son propre riz, immédiatement à côté des bâtiments de production, avec toujours une vue incomparable !

Mont Fuji - Ecotour
Avec Masa de En-ya, à gauche, et le brasseur de Fujinishiki, dans les rizières qui servent pour le saké.
Mont Fuji - Ecotour
Toujours pas de doute sur le lieu.

Mont Fuji - Ecotour

Mont Fuji - Ecotour
La brasserie Fujinishiki de Fujinomiya.
Mont Fuji - Ecotour
Nombreuses récompenses autour du mont Fuji.

Comme le tour de la veille, la balade à vélo a été l’occasion de s’immerger dans un quotidien japonais plutôt difficile à découvrir par soi-même. Et puis, nous avons vraiment été étonnés de voir que le côté sud du mont Fuji est une campagne si tranquille, quand le côté nord est tellement touristique autour des cinq lacs !

Bref, nous ne pouvons que vous recommander de vous frotter à la gentillesse et à la sincérité d’En-ya. Sans compter que cela participe à l’économie locale, en impliquant la communauté, pour un tourisme allant dans le bon sens.

Pour se renseigner sur les tarifs (raisonnables) ou réserver, il faut contacter En-ya à l’adresse suivante : info@ecologic.or.jp. D’autres informations également sur le site officiel ou sur Facebook.

Comment s’y rendre ?

Pour rallier Fujinomiya, il faut d’abord prendre le Tokaido Shinkansen jusqu’à la gare de Mishima. Il faudra alors changer pour la ligne locale JR Tokaido, pour atteindre d’abord la gare de Fuji, puis prendre la JR Minobu jusqu’à Fujinomiya. Compter environ 2h et 5000 yen depuis la gare de Tokyo.

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