Si vous parlez à un Japonais de la préfecture de Yamanashi, il pensera immédiatement à des quantités de fruits, pommes, poires et raisins en premier lieu, que les Tokyoïtes vont directement cueillir dans les vergers aux beaux jours. Puis si vous lui évoquez Kofu, la capitale de la préfecture, il y a de fortes chances que le nom de Takeda Shingen lui vienne en tête : le seigneur du 16e siècle est très connu au Japon.
De notre côté, nous voulions nous y rendre pour Nippon100 pour découvrir l’un des lieux qui nous intriguait le plus de la liste des 100 paysages de l’ère Heisei : la “vue de nuit du bassin de Kofu”. Sans compter que les alentours de la ville abritent un autre de ces 100 lieux que nous voulons voir avant février 2018 : les gorges de Shosenkyo. En chemin pour aller visiter ces lieux, nous avons eu la chance de voir la plus grande parade Samouraï du Japon, organisée chaque année en avril et qui rassemble plus de 1300 figurants.
Le Shingen-ko matsuri a lieu chaque année le weekend qui précède le 12 avril, la date du décès de Takeda Shingen (1521-1573). Il commémore l’esprit et les vertus du grand seigneur, important chef de guerre de la fin l’époque Sengaku, celle des provinces en guerre. Cette année, 1300 Samouraï/figurants ont défilé, pour recréer l’armée de Takeda. Chaque année, un acteur célèbre prête ses traits à ce dernier.
Takeda Shingen est très connu des Japonais, et son nom est associé à la région de Kofu, où il a vécu et mené ses plus importantes batailles. Grand adversaire de l’unificateur du Japon, Takeda Ieyasu, il est connu pour son application de l’Art de la Guerre de Sun Tzu, sur le champ de bataille et dans le champs politique.
D’où sa célèbre bannière qui reprend le Furinkazan (les quatre idéogrammes du vent, de la forêt, du feu et de la montagne), signifiant implicitement “Rapide comme le vent, silencieux comme la forêt, féroce comme le feu et immobile comme la montagne”.
Le Takeda Jinja de Kofu
L’histoire de Takeda Shingen, immortalisé au cinéma par Akira Kurosawa dans Kagemusha, se découvre aussi toute l’année à Kofu. Notamment au sanctuaire Takeda Jinja (à 2,5 kilomètres au nord de la gare, accessible en bus), qui lui est dédié. Au printemps de nombreux cerisiers y fleurissent.
Pour revenir à la “vue de nuit de Kofu”, peu d’informations sont disponibles à ce sujet. N’étant pas un site touristique en soi, elle n’a pas de site internet officiel, ni de brochures dans les offices du tourisme. Presque rien, donc, à part une photo avec les lumières de la ville, celles du couchant et la silhouette du Mont Fuji au loin.
Le vue de nuit de Kofu
La vue est appréciée des Japonais (et fait donc partie des 100 paysages de l’ère Heisei), car le bassin de Kofu est entouré de montagnes de tous les côtés. Et les lumières de la ville au crépuscule évoquent des joyaux qui scintillent, alors même que la région a longtemps été celle d’où provenaient la majorité des pierres précieuses du Japon. Sans oublier le Mont Fuji, qui ferme le paysage au Sud.
Après quelques détours, un bout de randonnée improvisée le long de cabanes abandonnées et plusieurs aller-retours sur les hauteurs de la ville car la brume masquait le Mont Fuji, nous avons finalement trouvé le bon point de vue, même deux différents, pour voir le paysage. Pour y parvenir, la voiture est quasi obligatoire (voir la partie « S’y rendre » en bas de l’article).
Comment s’y rendre ?
Kofu est très facilement accessible de Tokyo. Avec la JR Chuo line (JR pass Ok!), la capitale de la préfecture de Yamanashi est à environ 1h30 de Shinjuku (4130 yens). Sinon, il est aussi possible de rallier Shinjuku à Kofu en Highway bus pour 2000 yens. Départ depuis la grande gare de bus de Shinjuku, côté sortie Sud.
La vue de nuit peut s’apercevoir facilement depuis la route qui relie Kofu aux gorges de Shosenkyo, donc il est possible de l’apercevoir depuis le bus qui fait le trajet. Mais le plus simple est de louer une voiture à Kofu, pour rejoindre les alentours du lac Chiyoda (20 minutes de route). Ce sera aussi l’occasion de pousser jusqu’au Jindai Zakura, le plus ancien cerisier du monde, dans la ville voisine de Hokuto.