Sans doute le château le plus célèbre du Japon – qui n’est presque plus à présenter ! Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et Trésor national du Japon, le château de Himeji est aussi l’un des 100 paysages de l’ère Heisei. Remarquablement blanc et épargné par le temps – il fait partie de la liste des douze châteaux authentiques du pays, jamais détruits et donc jamais reconstruits, aux côtés de ceux de Matsumoto, Hikone, ou encore Inuyama – le château de Himeji brille par son élégance, sa prestance et une enceinte très bien préservée. Ce qui permet de découvrir une structure de six étages, finalement achevée au tout début du XVIIe siècle.
Pendant que certains s’extasient devant le château de l’imaginaire Disney au grand complexe de Tokyo Disney Land à Chiba – sans doute le plus inattendu des 100 paysages de l’ère Heisei – un autre château tout aussi populaire est à découvrir dans la préfecture de Hyogo. S’il semble lui-aussi tout droit sorti d’un conte de fée ou de samouraï, celui-ci est authentique et a une véritable histoire !
Avec sa haute silhouette blanche et gris clair, brillante et immaculée au soleil, le château de Himeji, construit il y a quatre cent ans, est parfois surnommé le château du héron blanc, n’ayant pas le même plumage mais bien la même élégance que celle de l’oiseau en vol. De notre côté, il nous est plutôt apparu comme un large phare blanc, nous guidant dès la sortie de la gare !
Rapidement accessible à pied donc, en remontant la longue avenue qui commence à la sortie nord de la gare de Himeji – il suffit de marcher dans sa direction – le château de Himeji est très intéressant à découvrir pour plusieurs raisons. Déjà d’un point de vue historique, il cumule les classements. Trésor national, l’un des douze châteaux non reconstruits et l’un des premiers sites japonais à accéder au patrimoine mondial de l’Unesco, en 1993, il est aussi le seul château japonais à posséder cette reconnaissance internationale.
Ensuite d’un point de vue informatif. Contrairement à de nombreux autres châteaux, celui de Himeji propose plusieurs brochures touristiques plutôt claires et lisibles en anglais et aussi en français – ce qui est assez rare pour le souligner – qui permettent d’en apprendre plus sur l’histoire du lieu, des seigneurs qui l’ont occupé et des détails architecturaux notables.
En revanche et certains seront peut-être déçus, si l’extérieur du château est à couper le souffle, il ne faut rien attendre de particulier de l’intérieur boisé. La visite est minimaliste. Il faut donc se concentrer sur les belles structures de bois préservées, la lumière qui y créé une jolie ambiance et faire marcher son imagination pour recréer la vie de château à la japonaise ! Ce qui, de notre côté, nous a parfaitement suffit.
Si blanc et parfait aujourd’hui, le château de Himeji n’a pas toujours été aussi resplendissant. Plus ou moins laissé à l’abandon au cours des siècles, il a été sauvé par plusieurs rénovations : la première fois pendant l’ère Meiji (1868-1912) puis dans les années 1950 – après avoir survécu aux bombardements de la Seconde guerre mondiale. Enfin son donjon principal a été intégralement restauré de 2009 à 2015.
Au delà de ce haut donjon immaculé, son enceinte extérieure est tout aussi remarquable avec ses longs murs, blancs aussi, qui permettent une longue balade le temps d’approcher le cœur du château.
Avant de s’approcher du donjon, la visite commence par le long corridor à l’ouest du château, Nishi-no-maru Nagatsubone, également d’époque et qui abrita la princesse Sen et ses dames de compagnie. Il permet d’apprécier le flanc ouest du château.
Parmi les détails du château de Himeji à découvrir, celui de la croix sur l’une des tuiles (tableau de photos ci-dessous) qui pourrait être une référence à son troisième seigneur, Kuroda Kanbei, qui s’était converti au catholicisme. Ou simplement un moyen d’invoquer de bons augures avec des références aux différentes croyances connues à l’époque.
Avec cette belle enceinte extérieure, il est aussi difficile de ne pas s’imaginer dans une scène de films de samouraï. Trois films ont utilisé ce décor historique pour le tournage de plusieurs scènes, quoique avec deux points de vue bien distincts, le James Bond de 1967, On ne vit que deux fois ; et deux films du réalisateur japonais Akira Kurosawa, Kagemusha (1980) et Ran (1985).
Le seul hic du lieu, d’après nous, qui contraste bien avec la puissance historique du château et sa beauté, en se trouvant dans l’enceinte même de la zone inscrite à l’Unesco, est le Himeji city zoo. Un parc animalier qui semble bien petit, situé de part et d’autre des douves du château côté est, et qui accueille des animaux de grande taille tels que girafe, éléphant, ours blanc et lion… Ce qui est bien dommage, car le château et la ville n’en ont définitivement pas besoin pour attirer les visiteurs.
Comment s’y rendre ?
Himeji est à une trentaine de minutes en train à l’ouest de Kobe, avec la ligne JR Tokaido-Sanyo et à une heure d’Osaka avec la même ligne.
Le château de Himeji, se découvre plutôt facilement, dès la sortie nord de la gare de Himeji, et on peut en effet difficilement le rater au bout de la rue principale, face à la sortie. Plusieurs bus locaux rejoignent le château en un petit quart d’heure. Mais le trajet peut aussi être l’occasion d’une balade d’une vingtaine de minutes.