Ce n’est évidemment pas l’endroit le moins connu du Japon. Mais l’incontournable capitale Tokyo a aussi sa place dans les 100 paysages de l’ère Heisei. Et les paysages de l’immense ville que les Japonais ont choisis comme étant les plus représentatifs du Japon contemporain ne sont pas forcément ceux que l’on attend. Aux côtés de la Kamanari-mon d’Asakusa (que nous avions décrite à l’occasion du festival du dragon d’or) et d’Akihabara, se croisent Nihombashi, le quartier Marunouchi et la tour de Tokyo.
Le Shibuya crossing n’est pas dans la liste ! Étonnamment le passage piéton le plus photographié du monde n’est pas un des 100 paysages de l’ère Heisei. Les tours de Shinjuku non plus, pas plus que les poissons frais de Tsukiji (qui sont finalement encore là pour quelques temps). Non, les milliers de lecteurs du Yomiuri Shimbun qui ont terminé la sélection ont retenu deux lieux historiques, Marunouchi et Nihombashi, aux côtés d’Akihabara, la capitale de la culture otaku et de la tour de Tokyo, symbole de la ville depuis 1958.
Nihombashi
L’un des trois ponts les plus célèbres du Japon (avec le Kintai-kyo d’Iwakuni et le Meganebashi de Nagasaki) n’a plus le panache qu’il avait à sa construction en 1911. Car depuis les J.O. de 1964, le pont pavé est recouvert par une portion de la route circulaire intérieure C1 de la Shuto Expressway, la voie rapide qui facilite la circulation dans le grand Tokyo. Malgré cela, son importance est telle – la plaque au milieu du pont sert toujours d’échelon et de “kilomètre zéro” (日本国道路元標 Nipponkoku Dōro Genpyō) pour mesurer toute les distances du pays – que le Nihombashi reste un symbole affectif et historique du Japon.
Le premier pont, qui était en bois, date de 1603. Pendant toute l’ère Edo il était le terminus côté Est de deux routes fameuses, le Tokaido et le Nakasendo.
Marunouchi
À 20 minutes de marche et moins de deux kilomètres, le quartier de Marunouchi est un autre lieu historique de Tokyo, dont le nom veut littéralement dire à “l’intérieur du cercle” (丸の内) car il couvre un espace qui était à l’intérieur du fossé extérieur du château d’Edo. À partir de la prise de pouvoir de Tokugawa Ieyasu (le dernier shogun du Japon), il était le quartier de résidence de tous les daimyo, les gouverneurs féodaux, avant de devenir le quartier d’affaires qu’il est aujourd’hui.
Surtout, Marunouchi abrite la gare de Tokyo, ouverte en 1914 dans le Marunouchi building et rénovée à l’identique en 2012. Un autre “point zéro”, celui des lignes de chemins de fer du Japon et un autre bâtiment symbolique du pays.
La tour de Tokyo
Copie assumée de la Tour Eiffel, qu’elle dépasse de 13 mètres pour atteindre 333 mètres, la tour de Tokyo date de 1958 et a été le plus haut bâtiment du Japon pendant de longues années. La Tokyo Skytree l’a finalement dépassée en 2012. Ouverte tous les jours de 9 à 23 heures, 900 yen pour l’observatoire principal, 1600 yen pour les deux observatoires (le principal et le spécial 100m plus haut).
Surtout, elle est un rendez-vous printanier des Tokyoïtes qui viennent y célébrer Koï-no-bori, le jour des enfants (tous les 5 mai). Pour l’occasion, 333 carpes flottent dans les airs au pied de la tour.
Akihabara
Dernière vue de Tokyo, le quartier d’Akihabara est celui de l’Akihabara Electric Town, capitale mondiale de l’électroménager naissant avant-Guerre, de l’électronique ensuite, puis de l’informatique à partir des années 1970. Surtout, Akihabara est aujourd’hui mondialement connu comme le cœur mondial de la culture otaku, dont les rues sont remplies de magasins dédiés aux mangas et aux animes et leurs produits dérivés.