Le lac Towada, à la frontière entre Aomori et Akita, est l’un des trois plus profonds du Japon et le plus grand lac de caldeira de Honshu. Surtout, il est le résultat de deux volcans successifs, d’où ses deux péninsules et ses rives sauvages qui sont issues de deux cratères. Et son eau cristalline rejoint l’océan Pacifique via la rivière Oirase, elle-aussi très célèbre pour les Japonais, car ses nombreuses cascades, les rochers qui en émergent et la mousse qui s’y forme ne sont pas sans rappeler un jardin japonais… Les deux lieux se retrouvent enfin dans la liste des 100 paysages de l’ère Heisei.
Maintenant, le lac Towada et la rivière Oirase sont en voie de devenir une destination de plein air, comme le Japon en compte tant, attirant de plus en plus de randonneurs et de campeurs. Mais la zone, au cœur d’un parc national de 85000 hectares depuis 1936, a longtemps été bien plus. Particulièrement les 14 premiers kilomètres de la rivière Oirase (nommés Oirasekeiryu), dont les zigzags forestiers et les couleurs automnales sont célébrés depuis plusieurs siècles dans la littérature japonaise.
Une réputation qui a vu la zone devenir une des grandes destinations du tourisme de l’Après-guerre, avant de diminuer progressivement. Au point que la fréquentation était bien plus importante à la fin des années 1980 et au début des années 1990 qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le mécanisme a été le même à Shosenkyo.
De ce passé très touristique, s’il subsiste encore de très (trop) nombreux autocars sur la route qui longe la rivière Oirase, la zone a surtout hérité de nombreux hôtels et restaurants – et même des bateaux – désormais à l’abandon, particulièrement au niveau de Yasumiya. Et les boutiques encore ouvertes ne sont pas toujours les plus dynamiques. L’une d’elle vendait encore, au moment de notre visite début août, des VHS du Nebuta Matsuri édition 2001.
Mais malgré tout, le lac et la rivière, et son sanctuaire caché à cinq minutes à pied du bord du lac, restent une destination parfaite pour une journée au grand air depuis Aomori. Et les deux restent dans le cœur et la mémoire des Japonais, notamment grâce à la chanson suivante, qui respire les années 1970-80 !
Le lac Towada est le troisième lac le plus profond du Japon, avec ses 327 mètres de profondeur. Il est aussi le plus grand lac de caldeira de Honshu, l’île principale du pays. Mais sa formation est encore plus complexe, puisqu’un deuxième volcan est entré en éruption dans la caldeira du premier, formant un double cratère à la géographie unique. Ce qui s’observe aujourd’hui grâce aux deux longues péninsules sur la rive sud-est et à quelques petites îles.
Il est aussi réputé pour son eau très claire, qui permet de voir jusqu’à 10 mètres sous la surface quand il fait beau. Une bonne manière de le découvrir est en bateau depuis Yasumiya.
La rivière Oirase, quant à elle, est l’unique cours d’eau qui permet aux eaux claires du lac de rejoindre l’océan Pacifique. De par sa similarité avec un jardin japonais – nombreuses petites cascades, roches et mousses, elle est célébrée depuis plusieurs siècles dans la poésie et la littérature du Japon. Le meilleur moment pour la découvrir reste l’automne, quand les arbres sous lesquels elle s’écoule s’illuminent naturellement.
Un chemin longe la rivière pendant ses 14 premiers kilomètres, les plus célèbres. Compter environ 5 heures pour les parcourir en prenant le temps. Malheureusement, la route 102 suit également son cours et est très fréquentée en été, notamment pendant O-bon et logiquement en automne. Au point que ce tunnel vert est alors totalement interdit aux voitures particulières et réservé aux cars de touristes.
Comment s’y rendre ?
L’accès à la zone du lac Towada est quasi impossible en transports publics en hiver ; de novembre à avril, la zone étant peu habitée (aucun combini) et principalement dédiée au tourisme. Aux beaux jours, le plus simple pour rallier Towada reste de prendre le Hayabusa sur la ligne du Tohoku Shinkansen, jusqu’à Hachinohe (3 heures, environ 16000 yen), puis un JR bus à destination de Towadako (135 minutes, 2670 yen). JR pass OK pour le train et le bus. En route, le bus prend la route 102 et s’arrête plusieurs fois le long de la rivière Oirase.
Des JR bus relient également Aomori à Towadako, également en passant par Oirase et en arrivant à Yasumiya, le centre névralgique du secteur. Côté logement, pour nous l’une des meilleures options, et la plus sympathique et très hétérogène en terme de clientèle (et le gérant est vraiment super gentil) reste la guesthouse Towadako Backpackers.