Ancienne ville féodale au cœur de la préfecture de Fukushima, Aizu-Wakamatsu possède plusieurs trésors dont la visite est incontournable, mais qui ne sont pas forcément mis en avant. Son château aux tuiles qui tendent vers le rouge, son importance dans l’Histoire du Japon ou encore le mont Iimoriyama, où se trouve l’intrigante pagode Sazaedo. Et la ville est évidemment l’un des 100 paysages de l’ère Heisei.
De manière assez étonnante, la communication touristique d’Aizu-Wakamatsu se fait sous l’angle du passé samouraï. Un trait indéniable de l’Histoire de la ville, l’une des plus importantes de la préfecture de Fukushima, mais qui n’est pas le plus évident à découvrir en arpentant les rues d’Aizu. D’autres sites japonais permettent de s’immerger davantage dans la culture samouraï, d’après notre expérience, comme le quartier Nagamachi de Kanazawa ou Kakunodate, dans la préfecture d’Akita.
A Aizu, le passé samouraï se découvre principalement dans la maison reconstruite Bukeyashiki (ouverte tous les jours, 850 yens). Le centre-ville d’Aizu peut être l’occasion d’une balade, offrant des contrastes frappants entre d’anciens bâtiments de l’ère Edo, des débuts de Meiji, et des constructions plus modernes. Une rue est dédiée à Hideyo Noguchi, bactériologiste natif d’Aizu-Wakamatsu et facilement reconnaissable sur les billets de 1000 yens !
Mais les points d’intérêts d’Aizu-Wakamatsu se trouvent plutôt en périphérie. Le château Tsuruga, d’abord, dont la forme actuelle date de 1592. Il est le seul au Japon à posséder des tuiles rouges, et a été le centre du pouvoir de nombreux seigneurs au cours des siècles. Aux débuts de l’ère Edo, le château passe sous la domination de Hoshina Masayuki, un petit-fils de Tokyugawa Ieyasu qui prendra le nom de Matsudaira.
Le château, tout comme Aizu-Wakamatsu dans son ensemble, est surtout connu des Japonais pour être l’un des lieux phares de la guerre de Boshin, pendant laquelle se sont opposés les partisans de Meiji et de l’ouverture du Japon, et les seigneurs restés fidèles au shogunat Tokugawa. La bataille d’Aizu est marquée par un siège d’un mois, à l’issu duquel Matsudaira Katamori se rend et le château est rasé.
Le château Tsuruga, reconstruit à l’identique en 1965, se visite aujourd’hui (tous les jours, 8h30 à 17h, 410 yens ou 510 yens pour un billet couplé avec le pavillon du thé Rinkaku).
Un autre point d’intérêt d’Aizu-Wakamatsu est également lié à la guerre de Boshin. Le mont Iimoriyama, à l’est de la ville, est le lieu où 19 jeunes hommes (des adolescents fils de samouraïs, de 16-17 ans), membres du groupe des Byakkotai, ont pratiqué le suicide rituel croyant que leur maître, Matsudaira Katamori venait de tomber aux mains de l’ennemi.
Les 19 tombes se trouvent à flanc de colline, au cœur d’un ensemble de bâtiments dédiés à la mémoire des adolescents. Leur geste est très célèbre dans l’Histoire japonaise, et le site est un lieu touristique important. Parmi les monuments mémoriels, se trouve également une colonne de Pompéi offerte par Mussolini en 1928. Le dictateur italien ayant été impressionné par la loyauté à toute épreuve des 19 jeunes hommes.
Au delà de l’histoire des Byakkotai, l’intérêt d’Aizu-Wakamatsu se révèle pleinement avec un autre bâtiment à flanc de colline. Une pagode peu connue et unique dans sa forme, qui date de 1796. La pagode Sazaedo, haute de 16,5 mètres, présente une rampe en double hélice qui permet d’y monter et d’en descendre sans faire demi-tour ni croiser d’autres visiteurs. À l’intérieur, les souvenirs de 300 ans de pèlerinage.
Comment s’y rendre ?
Aizu-Wakamatsu est facile d’accès, et peut être atteinte en trois heures depuis Tokyo (compris dans le JR pass). Prendre le JR Tohoku Shinkansen de Tokyo à Koriyama, puis la ligne JR Banetsu-sai jusqu’à la gare d’Aizu-Wakamatsu. Compter 9000 yens. Sinon des Highways bus existent depuis Shinjuku (4,5 heures pour 4800 yens). Pour circuler à Aizu, les Aizu Loop buses sont pratiques et relient tous les sites touristiques (210 yens par trajet, ou 500 yens pour un pass journée).
Depuis Aizu-Wakamatsu, ne pas manquer les toits de chaume d’Ouchi-Juku, à seulement 20 kilomètres au sud !