Un cœur urbain et très moderne sur l’ancien littoral portuaire. Minato Mirai 21 est le nom de ce quartier du centre de Yokohama, futuriste pour l’âge d’or des années 1980, et où émerge le second plus haut building de l’archipel, la Landmark Tower, le premier étant à Osaka depuis 2014. La skyline côtière est depuis devenue emblématique de la deuxième ville du pays, si près de Tokyo, mais avec une atmosphère bien différente, où les loisirs modernes se mêlent à l’histoire de l’ouverture du Japon. Ce qui lui vaut d’être l’un des 100 paysages de l’ère Heisei.
À priori, après tant de sites naturels dans les quatre coins du Japon, un tour dans le centre-ville de Yokohama n’était pas ce qui nous attirait le plus. Ce qui explique peut-être pourquoi nous n’avons visité le quartier de Minato Mirai 21, pourtant aux portes de Tokyo où nous avons habité plus d’un an, seulement à la fin de l’aventure Nippon100.
En fait, et cela a étonné beaucoup de nos amis japonais, le paysage de la préfecture de Kanagawa est même le tout dernier de la liste que nous ayons visité ! (Nous vous parlerons des trois derniers, que nous avons pourtant vus avant, dans les semaines qui viennent.) Finalement, nous avons apprécié cette atmosphère portuaire, un peu plus légère que celle de Tokyo, qui tourne justement le dos à son littoral.
Yokohama a été l’un des premier ports ouverts au commerce avec le monde extérieur, dès 1859, de concert avec Kobe, et cela se ressent aussi.
Minato Mirai 21 est un projet qui trouve ses origines dans des plans de développement municipaux des années 1960, visant à convertir l’ancienne zone portuaire, et à créer de meilleures connexions entre les différents secteurs de Yokohama. À l’emplacement des anciens quais, des chantiers navals, et des grands sites industriels (notamment de Mitsubishi et des Japan National Railway, l’ancêtre des différents JR régionaux d’aujourd’hui), la construction de ce quartier moderne a finalement commencé en 1983.
L’histoire portuaire de la ville, pour laquelle son nom est si célèbre à l’étranger, se ressent encore en se promenant dans le quartier. Grâce aux anciens entrepôts de briques rouges construits au début du XXe siècle, à la présence du grand terminal maritime international et au Nippon Maru, cet ancien navire-école de la marine marchande japonaise, construit en 1930 à Kobe, devenu musée et dont les quatre mâts contrastent désormais avec les immeubles du quartier.
Minato Mirai 21 veut littéralement dire “port du futur”, avec un 21 qui désigne le siècle en cours. Le quartier se divise en deux secteurs : le centre urbain où ont poussé les gratte-ciels, Minato Mirai Chuo District, et l’île artificielle où se situent les anciens entrepôts, un parc d’attraction, et le musée des cup noodles, Minato Mirai Shinko District.
Le côté futuriste du quartier est aujourd’hui un peu daté, dépossédé de la plupart des records qu’il avait établi il y a 30 ans. La Landmark Tower, la plus grande et la plus reconnaissable des tours de Minato Mirai 21, n’est plus le premier immeuble du Japon, détrônée en 2014 par le Abeno Harukas d’Osaka et ses 300 mètres. Soit quatre de plus que la tour de 1993.
De même, la grande roue de Cosmo World, “Cosmo Clock 21”, était en 1989 la plus grande horloge et la plus haute grande roue de la planète.
La Landmark Tower reste néanmoins un observatoire à la vue imprenable, d’où l’on aperçoit le quartier, la baie de Yokohama (une petite enclave de l’immense baie de Tokyo), le pont qui la ferme et l’immense urbanité du Grand Tokyo. Le point du vue est situé au 69e étage, à 273 mètres d’altitudes (1000 yen par personne, ouvert de 10 à 21h ou 22h le samedi). L’ascenseur, lui-aussi, était le plus rapide du monde quand il a été inauguré.
Le Sky Garden Observatory est particulièrement populaire en fin de journée, pour le coucher du soleil, puis pour voir la ville éclairée.
De notre côté, nous avons profité de passer quelques temps à Minato Mirai 21 pour visiter le quartier chinois voisin, le plus grand du Japon, lui-aussi un site emblématique de Yokohama dont l’histoire remonte à l’ouverture du Japon à l’international, au début de l’ère Meiji (1868-1912). L’atmosphère y est vraiment différente, entre des temples plus colorés et baroques, des spécialités culinaires héritées du voisin continental et plus de cent buffets à volonté !
Comment s’y rendre ?
Minato Mirai 21 est très facile d’accès depuis Tokyo, le trajet dépendant en grande partie de votre point de départ. Par exemple, depuis Shinjuku, la Fukutoshin Line (F) relie directement la gare de Minatomirai en 50 minutes, devenant la Tokyu-Toyoko Line puis la Minatomirai Line.
L’autre gare à proximité est celle de Sakuragicho, plus facile d’accès depuis la gare centrale de Yokohama. Chinatown est à un peu moins de deux kilomètres au sud-est de Minato Mirai 21, entre les gares de Motomachi-Chukagai (Minato Mirai Line) et Ishikawacho (JR Negishi Line).