Porte d’entrée sur le Shikoku, Kurashiki (倉敷), située dans la préfecture d’Okayama, est un passage quasi naturel pour quitter Honshu, grâce au Grand pont de Seto (Seto Ōhashi). Mais au-delà d’une simple étape, Kurashiki permet une véritable plongée dans un quartier typique d’Edo avec son canal et ses anciens entrepôts. Et puis au sud, le quartier Kojima est de façon plus inattendue la terre du denim japonais.

Dans le quartier historique Bikan, l’attraction principale de Kurashiki, le long canal dessine un L entre des rues où les anciens entrepôts de riz et bois de l’époque Edo se succèdent. Derrière les façades noires et blanches de l’ancien port de commerce fluvial, se trouvent aujourd’hui magasins de souvenirs, restaurants et musées.

Une balade graphique et champêtre dans un quartier où le temps s’est presque figé, au bord d’un canal boisé où l’on peut aussi faire un tour en “gondole” japonaise (de mars à novembre, puis service réduit de décembre à février, 500 yen les 20 minutes). La promenade était plutôt convoitée en ce dimanche de juillet, où nous l’avons visité, malgré la forte chaleur. Les tours de bateaux s’enchaînant toutes les demi-heures, à guichets fermés.

Classé parmi les 100 paysages de l’ère Heisei, la liste que nous suivons depuis maintenant six mois, Kurashiki se visite aussi aux saisons où les couleurs sont les plus belles, au printemps pour les cerisiers en fleurs et à l’automne pour la palette de couleurs chaudes. Avec la chaleur de l’été, le promeneur appréciera, en plus de la balade sur l’eau, une pause rafraîchissante dans le square Ivy, dont les briques rouges et le lierre vert tendre contrastent avec le noir et blanc des anciens entrepôts.

Ces bâtiments sont des reproductions, d’inspiration européenne, des anciennes usines de production de fils de coton qui se trouvaient au même emplacement. Le square, ouvert au public, abrite aussi des événements saisonniers comme le “beer garden festival” de l’été. L’occasion de déguster quelques bières locales.

De son côté, le quartier historique héberge aussi quelques musées comme le musée privé d’art Ohara (entrée 1300 yen) et ses collections venues de l’Occident (des copies de Monet, Gauguin, etc). Entre deux boutiques de souvenirs, on retrouve aussi le plus anecdotique musée de Momotaro (600 yen) qui propose une collection d’objets et d’attractions d’illusion liés au héros japonais arrivé sur Terre dans une pêche géante – et dont le lieu de naissance serait précisément Kurashiki

La fruit est d’ailleurs la spécialité de la préfecture d’Okayama. De même que le kibi-dango, cette brochette de trois boules de pâte de riz gluant et millet, évoquée dans le conte Momotaro.

Plus au sud de la ville, à 30 minutes en voiture, se situe le quartier du denim japonais. Une histoire plutôt récente mais qui a été favorisée par l’existence d’une forte culture du coton et de production textile à Kojima dès l’époque Edo. Au début des années 1960 la fabrication de jeans commence avec Maruo Hifuku, dont la marque est aujourd’hui plus connue sous le nom de Big John.

Aujourd’hui dans le quartier, près d’une trentaine de boutiques proposent les productions de qualité de la vingtaine de marques locales, avec des prix assez variés.

Comment s’y rendre ?

Kurashiki se trouve à une quinzaine de minutes en train d’Okayama (320 yen, JR Pass ok) avec des trains rapides et locaux.

En savoir plus

À propos de Momotaro : à écouter et voir le clip de la chanson Momotaro (桃太郎) par l’artiste japonaise Suiyoubi no Campanella (Wednesday campanella). Une version moderne et pop du héros à la pêche !