Asahiyama

Un zoo dans les 100 paysages de l’ère Heisei ! Le zoo d’Asahiyama, à Asahikawa, dans la préfecture et île d’Hokkaido est le seul à être représenté dans le classement, aux côtés de grands paysages naturels et de joyaux de la culture japonaise… Un choix qui peut paraître étonnant. Surtout que l’établissement, qui fête cette année ses 50 ans, est un peu vieillissant dans les détails. Mais sa présence dans la liste que nous suivons s’explique par sa très grande popularité auprès des Japonais, grâce à ses équipements d’observation au plus près des animaux et à sa célèbre “marche des pingouins” en hiver, l’une des premières en Asie.

Un, puis deux phoques font leur apparition dans le long tube vitré. Ils tournoient l’un autour de l’autre et finalement se font un bisou sous des clameurs de “sugoiiiii!!!” et “kawaiii!!!”. Un troisième vient mettre fin à ce ballet aquatique en s’imposant pour remonter fièrement, droit comme un i, sous les yeux ébahis des nombreux spectateurs.

En même temps, il est difficile de ne pas succomber au charme des phoques du zoo d’Asahiyama évoluant d’un bassin à un autre grâce au Marine Way, le tube vitré autour duquel se massent en général les visiteurs. Cet équipement, comme ceux du pavillon des ours polaires, de celui des loups ou encore du pont de liane des pandas roux, sont le résultat d’une importante remise en question du zoo à la fin des années 1990, après de grosses difficultés (baisse importante de la fréquentation et fermeture temporaire pour cause de décès d’un gorille et d’un lémurien, des suites de maladie).

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Permettre aux visiteurs de mieux observer le comportement des animaux, sans les voir de loin et endormis. Et pour ces derniers, leur apporter un peu plus d’espace et un équipement plus proche de conditions naturelles. Tels ont été à la fin du millénaire les nouveaux objectifs du zoo ouvert en 1967 et qui fête cette année ses 50 ans.

Ainsi du côté des phoques, il est possible d’observer les mammifères marins de très près lorsqu’ils remontent le tube transparent, comme ils le font à l’état sauvage sous la banquise. Le tunnel vitré sous le bassin des pingouins, dans lequel ce sont cette fois les visiteurs qui passent, permet aussi de voir les animaux nager sous tous les angles. Et les ours polaires et les loups, grâce à des bulles vitrées accessibles sous les enclos, sont à hauteur d’yeux, ce qui permet éventuellement de croiser leurs regards.

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Le tunnel vitré du zoo d’Asahiyama.
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L’expérience est visuelle. Mais ce n’est pas le cas partout : les équipements chez les ours et les loups sont vieillissants et la vision de l’intérieur des enclos n’est pas vraiment ce que l’on souhaite à ces espèces sauvages. Enfin, l’espace des plus grands animaux (comme les girafes, les félins ou encore l’hippopotame) semble encore un peu restreint et bitumé. Le tunnel des pingouins et le tube des phoques restent néanmoins une expérience intéressante.

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Si le Marine Way du zoo d’Asahiyama est l’une des fiertés de l’établissement, ce qui rend le zoo réellement célèbre est la “marche des pingouins”. Organisée uniquement en hiver, afin de voir les pingouins évoluer dans un environnement supposé semblable à celui dans lequel il s’épanouisse à l’état sauvage. Une liberté retrouvée mais temporaire qui permet à la fois à l’animal de retrouver les sensations de la neige et aux visiteurs d’inonder les réseaux sociaux de photos kawaii. La marche organisée pendant trente minutes permet aussi aux animaux de faire un peu d’exercice, comme le re-souligne avec humour ce quotidien anglais.

Asahiyama

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Hors marche des pingouins que nous n’avons pu voir, le zoo d’Asahiyama reste une excursion familiale prisée des locaux mais peut-être un peu triste pour les visiteurs plus habitués aux zoos européens et américains dont la politique d’accueil tend de plus en plus vers une amélioration du bien-être animal, grâce à des enclos plus grands et verts, et en arrêtant d’héberger certaines espèces. Dans cette logique, la société japonaise bouge néanmoins, avec par exemple les débats qui ont secoué le Japon en 2016, après la pétition de la blogueuse Ulara Nakagawa pour renvoyer l’ éléphante Hanako en Thaïlande.

À Asahiyama, plus d’éléphant solitaire comme Hanako depuis quelques années (aujourd’hui l’enclos est occupé par des tanukis), mais beaucoup d’espaces nous ont paru bien petits et bitumés, par exemple du côté des grands félins qui tournaient dans leurs cages (une vision qui nous a rappelé certains zoos français des années 1990, comme celui de Lyon, avant qu’il ne se remette finalement en question et offre un visage bien plus agréable et durable aujourd’hui).

Nous ne sommes nous-mêmes pas des grands fans des zoos pour les raisons déjà évoquées et car nous préférons avoir la chance d’apercevoir un animal en liberté, même furtivement, dans son environnement naturel, comme récemment à Shiretoko, ou bien dans des lieux comme le Jigokudani Yaen-koen où les quelques barrières présentes ne sont pas faites pour les macaques mais bien pour empêcher les visiteurs de s’aventurer trop loin sur leur territoire.

D’autant que le Japon regorge de ce genre de lieux, où l’on peut voir des animaux sauvages en liberté (les daims de Nara ou de Miyajima et les singes de Kyoto ne sont que quelques exemples parmi de nombreux autres). Ainsi que d’établissements animaliers qui suivent les logiques modernes des zoos et aquariums, comme l’aquarium Churaumi d’Okinawa. Avec le deuxième plus grand bassin du monde et le fait qu’il soit le premier au monde à avoir eu une naissance de raie manta en captivité, nous avions apprécié ses équipements plus récents, propres et relativement plus à l’échelle des espèces hébergées.

Asahiyama

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Comment s’y rendre ?

Le zoo d’Asahiyama (entrée 820 yen) est accessible en bus depuis la gare d’Asahikawa (via les bus 41, 42 ou 47, 440 yen l’aller, 40 minutes). Certains bus, mais non fréquents, rallient directement l’aéroport d’Asahikawa au zoo (550 yen l’aller, 35 minutes).

Pour rallier Asahikawa depuis Tokyo, à part l’avion (depuis Haneda avec JAL ou Air DO, entre 12000 et 45000 yen), le trajet peut se faire aussi en train (environ 30000 yen avec changements à Sapporo et Shin-Hakodate, environs 10 heures, JR Pass ok).

À Hokkaido, Asahikawa est à 1h20 de Sapporo en train Limited express (4500 yen, couvert par le JR Pass et le Hokkaido pass) ou à 2h40 (pour 2490 yen) en trains locaux, en utilisant dans les deux cas la Hakodate Main line.

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