Eihei-ji

Dans la lointaine et côtière préfecture de Fukui se trouve le temple Eihei-ji, l’un des deux principaux de la secte Soto, l’école majeure du bouddhisme zen japonais ou zazen. Dans ce grand ensemble, près de 70 bâtiments sont reliés entre eux par un long système de corridors couverts – pour s’abriter de la neige. Au cours de la visite, qui se fait donc en chaussettes, il n’est pas rare de croiser les silhouettes furtives et concentrées des moines. Près de 200 y résident de façon permanente et pratiquent le zazen de Dogen Zenji, aussi appelé Soto Zen, fondé en 1228. Une visite de temple qui ne ressemblent à aucune autre au Japon.

Insatisfait des enseignements du bouddhisme de l’école Tendai, à Kyoto, le jeune moine Dogen partit à l’âge de 24 ans, en Chine, à la recherche “de la véritable pratique zen”. Lorsqu’il revint au Japon, quelques années plus tard, il fonda tout d’abord le temple Kosho-ji à Kyoto (reconstruit et relocalisé depuis le 17e siècle à Uji, préfecture de Kyoto) avant de faire construire le temple Eihei-ji plus au nord, dans ce qui est aujourd’hui la préfecture reculée de Fukui, non loin de la ville du même nom.

Eihei-ji

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Dans ce lieu, il décida de se consacrer à l’enseignement de la pratique la plus parfaite du zen, dans toutes les actions du quotidien. Aujourd’hui, plus de 700 ans après sa mort, les moines continuent la pratique de la méditation assise (shikantaza), entre autres, dans le temple de “la paix éternelle” et dans tous les autres qui suivent les enseignements du Soto zen depuis sa création en 1228.

Pour les visiteurs, éclairés ou en pure découverte, le passage au temple Eiheiji (ouvert tous les jours de 4h à 17h en été et de 5h30 à 16h30 en hiver, entrée 500 yen) a de fortes chances de laisser dans tous les cas un fort souvenir. Que ce soit par la vue, souvent bien gardée ailleurs, de la ferveur pratiquante ou bien de par les interminables couloirs au parquet de bois agréable pour la plante du pied, qui sont plutôt photogéniques. Jeux de lumières et contrastes de couleurs subliment les paysages des différents jardins du complexe, que l’on peut apercevoir ci-et-là entre deux ouvertures ou bien encadrés par la charpente des couloirs. Le temple est aussi l’un des 100 lieux de l’ère Heisei.

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Eiheiji
La présentation obligatoire d’avant-visite !

Mais avant de pouvoir s’attarder, admirer les jardins et se perdre dans les couloirs, il faut passer par plusieurs étapes. Après l’achat du ticket d’entrée, une “explication des lieux” (seulement en japonais) est donnée par l’un des moines. La suite se trouve dans le Sanshokaku, le grand hall de réception dont le plafond est couvert de 230 peintures réalisées par 144 artistes japonais.

La majorité des visiteurs japonais risquent de rester le nez en l’air, l’air concentré. En effet, la tradition dit que celui qui arrivera à trouver trois représentations d’animaux différents (hors oiseaux) sur cinq peintures verra son vœu exaucé.

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Sitôt le hall traversé, les pieds peuvent enfin faire l’expérience de la douceur du bois des couloirs. Ces derniers sont en effet polis et nettoyés tous les jours par les moines, comme part de leur pratique zazen. Une pratique qui se retrouve dans tous les aspects de la vie quotidienne pour ces moines qui doivent aussi manger et dormir sur un espace réglementaire d’un tatami (0,95 par 1m91).

Le rituel du déjeuner est aussi part intégrante de la pratique, il n’est pas donc pas rare, à ces heures-là de croiser des groupes de moines portant vaisselles traditionnelles et grands récipients. Au Joyoden, hall du fondateur qui n’est autre que le Mausolée de Dogen Zenji, différentes cérémonies, que le public peut observer de l’extérieur (prise de photographie interdite) se déroulent à différents moments de la journée.

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Aux abords du temple, petit goûter à base de dangos !
Comment s’y rendre ?

Le trajet jusqu’à Fukui, dans la préfecture du même nom se fait relativement bien en train ou highway bus depuis Tokyo. Avec le JR Tokaido Shinkansen jusqu’à Maibara puis changement pour un JR Shirasagi limited express jusqu’à Fukui (14000 yen, 3h50 JR Pass ok). Le moins cher restera toujours le highway bus, au départ de la gare de Tokyo ou de Shinjuku, et en particulier la compagnie Willer Express (à partir de 5000 yen ; 8h de trajet )

Une fois arrivé à Fukui, il suffit de prendre un bus (toutes les heures) depuis la gare. Le trajet jusqu’au temple Eihei-ji dure 30 minutes (720 yen). Il est aussi possible de prendre le train jusqu’à la gare de Eiheiji-guchi (450 yen, 25 min), pour terminer par un dernier trajet en bus de 10 minutes (410 yen).

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