La préfecture de Yamaguchi, à l’extrémité ouest de Honshu, réserve bien des surprises. À l’image du sanctuaire de Motonosumi Inari, de plus en plus célèbre, dans la petite ville de Nagato. Il abrite un alignement vertigineux de 123 torii rouges, s’étirant face aux flots de la mer du Japon. L’occasion d’apprécier un décor côtier bien vert et escarpé.

Les torii alignés du Motonosumi Inari sont une vue de plus en plus célèbre du Japon, qui se trouve sur le littoral nord de la préfecture de Yamaguchi. Le sanctuaire est également celui qui possède l’une des saisen bako (賽銭箱, littéralement boîte à offrande) les plus difficiles de l’archipel, à plusieurs mètres de hauteur…

De notre côté, cela faisait quelques mois que l’on avait inscrit les torii du Motonosumi Inari à notre liste de lieux à visiter pour en prendre plein la vue (avec tout de même la crainte d’y voir déjà une horde de visiteurs dû à sa célébrité récente) quand nous avons finalement pu le découvrir. C’était en juillet dernier (2017), entre deux vues du projet Nippon100, lors d’un road-trip autour de Yamaguchi en voiture de location – définitivement le moyen de transport le plus pratique pour explorer le Japon hors des villes !

Le Motonosumi Inari….Quoi ?

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Le cliché est parfait. Un dragon dévalant un relief côtier prêt à s’envoler dans un ciel sans nuages. Le sanctuaire Motonosumi Inari et son alignement de torii est une image attirante que l’on a croisé un peu partout, avant et après l’avoir visité : sur des campagnes promotionnelles dans les gares du réseau JR, dans des magazines de voyage japonais ou sur Instagram.

Il est en fait perdu sur une pointe rocheuse de la côte, au nord de la préfecture de Yamaguchi. Bien plus difficile d’accès, donc, que l’alignement de torii le plus célèbre du Japon, celui du Fushimi Inari à Kyoto. Quand nous étions dans la région, afin de découvrir le plateau d’Akiyoshidai pour Nippon100, nous avons fait un long crochet pour voir la superbe courbe rouge du littoral – et surtout l’envers de ce décor si idyllique.

Le renard blanc du Motonosumi Inari

Le sanctuaire est plutôt récent (1955). Officiellement, il a été construit après qu’un renard blanc est apparu à un pêcheur local. D’où les statues de cet animal présentes à plusieurs endroits du sanctuaire et ses liens avec le dieu-renard du shintoïsme, Inari. Les torii, quant à eux, sont plus récents : ils ont été dressés là entre 1987 à 1997. Le site officiel de la ville de Nagato reprend ces mêmes informations.

Sans le cachet ancien des vieux temples et sanctuaires dont regorge le Japon, certains pourraient être déçu par l’aspect en fait assez récent du Motonosumi Inari. Mais selon nous, le contraste entre les torii vermillons et les eaux de la mer du Japon vaut largement un petit détour.

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Sur place, plusieurs dizaines de personnes profitaient du site, remontant les torii ou déambulant sur l’esplanade qui les sépare de la mer du Japon. Un grand groupe d’asiatiques mené par un tour-opérateur, tous en tee-shirt jaune, prenait la pose au bord des rochers du littoral, pendant que quelques couples cherchaient un cadre plus tranquille. C’était un après-midi de semaine et l’ambiance était loin d’être surchargée, plutôt agréable.

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

L’offrande au Motonosumi Inari

La saisen bako du sanctuaire aux 123 torii alignés est réputée être l’une des plus difficiles du Japon. Là où la plupart des boites à offrande se trouvent devant un pavillon, ou simplement une statue, au niveau du sol, celle du Motonosumi Inari est fixée à plusieurs mètres de hauteur, à la poutre centrale du plus grand torii

Faire une offrande devient un challenge. Une petite file d’attente de candidats s’était formée quand nous y sommes parvenus – chacun prenant le temps de réessayer plusieurs fois en cas de tentative infructueuse, avec bonne humeur. Réussir son offrande signifie l’achèvement assuré du vœu. Ou simplement, pour les pêcheurs qui ont été les premiers à fréquenter le site, une pêche abondante assurée.

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi
La difficile boite à offrande.

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Un cliché parfait mais impossible ?

En regardant en détail les brochures touristiques et les affiches officielles, nous avons été surpris de constater que la même photo est en fait souvent ré-utilisée – un cliché pratique pour les campagnes de publicité mais qui ne correspond plus tout à fait à la réalité.

La végétation a largement poussé depuis, masquant le bas d’une partie des torii du milieu, ce qui atténue un peu (si l’on est très attentif aux détails) le côté spectaculaire du lieu. Ce qui n’est pas vraiment un problème, mais prouve bien que la réalité est souvent différente, et que rien ne vaut une visite sur place pour se faire une idée !

Les 123 torri du Motonosumi Inari par Nippon100

Motonosumi Inari - Yamaguchi

Motonosumi Inari - Yamaguchi

 

Comment s’y rendre ?

Aucun transport public ne permet, à notre connaissance, de se rendre au sanctuaire Motonosumi Inari. S’il est possible de s’y rendre en taxi depuis la gare la plus proche, Nagato-Furuichi, le mieux restera de louer une voiture pour pouvoir explorer en même temps d’autres sites isolés d’une préfecture qui révèle beaucoup d’autres surprises (Attention teasing : bientôt sur Nippon100) !

Un petit clin d’œil à Jordy Meow qui est passé par là aussi en mars 2018. Un article à retrouver, aux côtés de très nombreux autres (y compris les nôtres !), sur la carte participative Jipangu.

Le Motonosumi inariMotonosumi inari - YamaguchiAu cœur du sanctuaire Motonosumi InariMotonosumi inari - Yamaguchi

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